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Benjamin Rosoor

Mission impossible : se présenter aux élections

21 Février 2016 , Rédigé par Benjamin R

Mission impossible : se présenter aux élections

A force de trouver l'offre politique inadaptée au changement de monde, il arrive le moment où la question de participer aux élections se pose. Et malheureusement, le système est ainsi organisé que cela serait totalement impossible d'être élu. Des mouvements comme Podemos, Ciudadanos ou des candidats "hors-système" ne peuvent pas émerger en France. Explications.

De nombreuses tentatives ont été faites à tous les niveaux d'élections par des candidats francs tireurs et pas seulement des candidatures farfelues. En général, elles ont beaucoup moins voix au chapitre dans le débat public. Les journalistes ont sans doute un petit de mal à prendre au sérieux des candidats venus de nulle part, sans le soutien d'un parti existant. De toutes les façons, les règles sur les équilibres de temps de parole dans les médias favorisent les gens déjà en poste (majorité, opposition, etc.) ou avec une présence dans les sondages. Le système politique français ne prévoit pas d'inviter à sa table des inconnus…quelles que soient leurs idées.

On me rétorquera qu'on a vu apparaître "Nouvelle Donne" composé de déçus du PS, le Modem sur les ruines de l'UDF ou régulièrement chez les écologistes des nouveaux partis (Génération Ecologie en son temps) construits avec des élus verts ou d'autres partis. On notera que Corinne Lepage et son mouvement n'ont jamais réussit à grandir et ont été obligés de s'allier aux centristes. Et aujourd'hui, le FN se développe parce qu'il se comporte comme un parti…comme les autres.

On dira que la faute est à mettre sur le dos des électeurs qui, dans l'isoloir, se rabattent toujours sur les partis traditionnels. Ils passent leur temps à dénoncer l'immobilisme des politiques et au moment de choisir un bulletin, il s prennent toujours les mêmes. Et le seul moyen trouvé pour exprimer son mécontentement c'est de voter pour le parti le plus rétrograde du troupeau : le FN.

Voila donc comment le système se protège de l'arrivée de "barbares" en son sein. Il ne risque pas grand-chose puisque se présenter en mode pirate est quasiment impossible et pas seulement pour des raisons d'organisation.

Prenons mon cas. chef d'entreprise à Bordeaux. Imaginons que, trouvant l'ensemble de l'offre politique pour les prochaines municipales pauvre, sans vision long terme, peu innovante (imaginons…), je décide de me présenter. Il faut évidemment que j'arrive à convaincre assez de personnes pour constituer une liste. Quand vous souhaitez représenter des citoyens et animer une cité, il faut bien que vos idées et valeurs soient partagées par un certain nombre d'habitants. J'y arrive. Et hop, j'annonce : "je me présente à l'élection municipale de Bordeaux !"

Que va-t-il se passer : assez rapidement, on va m'expliquer qu'il sera difficile que mon entreprise puisse conserver des budgets auprès des différentes collectivités locales puisque je suis "contre" elles. On a tous un certain nombre de témoignages de candidats sur des listes "traditionnelles" qui se sont vus interdire l'accès à des marchés parce que la collectivité était majoritairement aux mains du parti d'en face.

Et puis…on pense bêtement aux personnes de sa famille qui travaillent dans les différentes administrations. Elles n'y sont pour rien si un cousin, un oncle, un frère décide de se présenter aux élections non ? Leur faute, porter le même nom ou faire partie de la même famille.

Le personnel politique ne fait jamais dans la dentelle. On met tout le monde dans le même sac…bon à jeter. J'ai vécu personnellement cette situation il y a une 20 aine d'années quand mon père s'était présenté face au maire de la ville où il habitait. J'étais à l'époque journaliste radio dans la région. Et j'avais eu à interviewer cet édile, fabuleux spécimen de notre classe politique. Le gars m'avait reçu en me disant : "donc vous êtes contre moi". J'avoue ne pas avoir compris sa remarque. Je n'habitait plus chez mes parents depuis un bail, majeur et vacciné…L'imbécile m'avait mis donc dans le sac avec mon père. J'avais trouvé ça tellement idiot qu'après lui avoir dit le fond de ma pensée, j'étais reparti sans prendre le "son". Il n'était pas nécessaire de partager sa bêtise.

Pour conclure...cette excellente chronique de Nicole Ferroni devant Jean-Louis Debré.

Et pour compléter, l'excellente chronique de Nicole Ferroni : on a raté l'éducation de nos hommes politiques !

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