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Benjamin Rosoor

Faut-il faire de la politique ?

6 Juin 2014 , Rédigé par Benjamin R

Faut-il faire de la politique ?

On était la veille du 25 mai, un dîner entre amis. A quelques heures de l'ouverture des bureaux, le sujet du vote du lendemain est mis sur la table (entre les bouteilles). Des quarantenaires, installés dans la vie, avec plusieurs enfants, tous persuadés sur le coup que le Front National allait faire ses 25% pour de bon. Habituellement, on a toujours un doute sur les sondages mais là, personne pour imaginer un score plus faible. Alors vous votez quoi ?

Problème, personne ne souhaite mettre le bulletin des partis habituels et installés dans l'urne et on commence à évoquer les petites listes : Ah! Celui-ci il est vraiment impliqué sur l'Europe, alors celle-là, elle sait de quoi elle parle...

Et me voici en train de vendre le vote utile : si vous souhaitez réduire le score du Front National, votez pour une liste qui va dépasser le seuil qui permet d'obtenir des députés, donc, votez pour un parti installé.

Beurk. Me voici en train d'appeler à voter pour des gens qui n'aiment pas l'Europe, qui préfèrent largement un poste de député national qu'aller à Strasbourg, bref votez contre plutôt que votez pour un projet, une compétence.

Le FN a fait 25%, les compétents n'ont pas dépassé les 2%, le "faux nez" du PS "nouvelle donne" a fait un surprenant 3%.

Quelques jours plus tard Bygmalion. Re-Beurk.

10 jours après, la carte de la réforme des régions est envoyée depuis l'Elysée.
Rere-Beurk. On n'y voit aucune stratégie, aucune cohérence, uniquement de la basse politique où l'on sécurise les potes, conserve les bastions et offre les Terres du Milieu à une ex. Et surtout aucune concertation avec les forces vives des régions (les vraies pas le baron installé), un geste Bonapartiste dans toute sa splendeur.

En fait, ce n'est pas d'une réforme des régions dont il est question, c'est d'une réforme de la proximité et de la gouvernance. En effet, le système mis en place par Bonaparte (une journée à cheval pour les frontières des départements) et renforcé par De Gaulle, maintenu par les autres malgré quelques lois de décentralisations...n'est plus adapté à notre monde.

Il faut changer la façon de fonctionner. L'initiative doit être laissée aux citoyens (ils le font de plus en plus) et les services publics doivent accompagner ces actions. Des grandes régions pour les infrastructures et les grandes actions de développement, des intercommunalités pour le quotidien et des "communautés" d'individus pour le micro-local.

Ah oui parce que j'ai oublié de le rappeler, depuis 1973 la machine politique "installée" s'est quand même bien enrayée, on parle quand même d'un échec de 40 ans.

Donc quand on a fait ce constat, quand on a ce style de vision...que fait-on ? On n'a évidemment pas accès aux partis installés et les "petites listes" ne passent jamais.

Je crois qu'il faut faire un pas de côté, prendre le quai 9 3/4 d'Harry Potter, prendre les chemins de traverse et faire...sans eux.

ps : j'observe avec bienveillance le mouvement d'Alexandre Jardin qui pousse des initiatives citoyennes : les zèbres. Mais bon, quand je vois qu'il ne peut s'empêcher de revenir vers les maires installés...

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